Le simple mot méditer a besoin d’être redéfini. Selon le Larousse, méditer c’est soumettre à des réflexions, à un examen, réfléchir avec force, penser profondément (on dit bien : méditer un mauvais coup). Au sens religieux, est-il précisé, il s’agit de l’application raisonnée de l’esprit à des vérités religieuses.
Dans un cas comme dans l’autre, on médite donc sur quelque chose. En revanche, dans la méditation, au sens ou l’on emploie ce mot en Orient, tout objet, quel qu’il soit, doit être finalement éliminé. Le regard se retourne vers le dedans, sans idée préconçue, et découvre ce qui lui échappait, ce qui demeurait en marge de la conscience, le propre fonctionnement de celle-ci. A la limite, objet et sujet ne font plus qu’un, l’être coïncide avec lui-même.
Connais-toi toi même
Méditer, c’est se voir dans un miroir sans tache, c’est donc se connaître soi-même avec une parfaite lucidité, en pleine objectivité. En définitive, c’est nous ramener aux tout premiers débuts de notre civilisation, au fameux adage : « connais-toi toi-même », formule qui, pour l’initié aux mystères d’Eleusis, se complétait ainsi : Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux.
En cherchant à connaître d’abord l’univers, sinon les dieux, nous y sommes peut-être pris à l’envers. Ici les sages de la Grèce antique rejoignent le yoga et le zen.
Pourquoi pratiquer la méditation ?
Tout d’abord parce que, depuis fort longtemps, l’homme occidental s’est détourné de la voie de l’intériorisation et en a pris une autre qui lui est diamétralement opposée. Celle de la conquête du monde extérieur, dont les effets sont si extraordinaires, si spectaculaires qu’il en est venu à oublier les autres voies, comme la pratique de la méditation, lors d’une séance de vinyasa yoga.
De cela, bien sûr, on ne s’est pas aperçu tout de suite. En quelques décennies on avait jugulé tant de maux, résolu tant de problèmes considérés autrefois comme insolubles (les famines, les épidémies, la mortalité infantile, l’amélioration des conditions de travail, etc…) qu’on pouvait légitimement penser venir à bout de ce qui demeurait encore pénible et douloureux dans la condition humaine. Dans un avenir relativement proche, on vaincrait la maladie, toutes les maladies, ainsi que la vieillesse et, qui sait ? La mort…